Le Chat et Mondriand
Le Chat se moque (gentiment) des cases de Piet Mondrian.

La structure associative du Musée en Herbe, à Paris, héberge sous son toit le Chat de Philippe Geluck, jusqu’à la fin de l’été. Son créateur s’est amusé à détourner les œuvres de grands noms de l’histoire de l’art : Vermeer, Koons, Mondrian, De Vinci…

Jusqu'au 31 juillet 2016
Jusqu’au 31 juillet 2016

Drôle de rencontre au Musée en Herbe, dans le 1er arrondissement de Paris, où une figure du septième art s’affiche fièrement aux côtés des grands maîtres de la peinture et de l’art contemporain. A travers Le Chat, son héros fétiche, le dessinateur belge Philippe Geluck rend hommage à Leonard de Vinci, Edvard Munch, ou encore René Magritte.

Le félin se joue ainsi des stéréotypes de chaque artiste : les jets de peinture de Pollock, le bleu de Klein, les illusions d’optique de Victor Vasarely, les rectangles de Mondrian… Son créateur emploie même le terme « d’hommage-foutage de gueule, parce qu’on ne sait pas toujours où le situer. » Oui, Geluck est dans le cliché et l’assume : c’est ce qui rend ses œuvres si drôles.

Le dessinateur a choisi de détourner à la fois des œuvres « incontournables », et celles rangées dans son « panthéon personnel ». La frontière est cependant ténue : le Chat n’est accompagné que de « stars » de l’histoire de l’art. D’ailleurs, Geluck affirme vouloir « rester largement accessible à tous les publics et ne jamais être élitiste. »

Le Chat et Klein
Comparer l’original et le détournement

La majorité des œuvres signées de la patte belge sont des toiles réalisées à l’acrylique, mais quelques sculptures jalonnent le parcours. On trouve ainsi un pastiche mêlant Koons et Rodin (un Chat argenté lit un ouvrage titré : « Certaines œuvres pensent, d’autres réfléchissent ») ou encore plusieurs détournements de la Vénus de Milo (la « Vénus de Mulot » à tête de souris, la « Vénus de Christo » empaquetée…)

Le musée associatif a réussi a se faire prêter plusieurs œuvres originales qui donnent tout son sens à la scénographie de l’exposition. Aux côtés du Chat on peut donc admirer un grand tableau de Soulages (noir, forcément), un visage de Mao signé Warhol, une œuvre de Fontana…Les tableaux de Vermeer, Arcimboldo ou Millet ne sont que des reproductions, mais l’intention est là : faire rire en permettant à chacun de comparer l’idée originelle de l’artiste et le détournement de Geluck.

Aussi conçue pour les enfants, l’exposition propose deux livrets de jeux à compléter en observant les œuvres. Une bonne manière pour eux de découvrir le Chat et ses modèles. « J’aimerais que mes tableaux et mes dessins, au-delà du sourire qu’ils provoqueront, donnent envie aux jeunes visiteurs de s’intéresser aux images, explique Geluck. De les comprendre, de s’y plonger, de se les approprier et, d’un jour, les utiliser de façon directe ou détournée dans leur propre parcours. »

Le Chat et Pollock
Seul point critiquable de l’exposition : sa taille. Les locaux du Musée en Herbe étant petits, on en a trop vite fait le tour ! Espérons que l’on rencontrera bientôt les autres amis artistes du Chat…

  • L’Art et le Chat, au Musée en Herbe à Paris. De 3 à 103 ans. Jusqu’au 31 août 2016.