Du 26 au 29 janvier 2023, après trois ans d’absence, le Festival mondial du cirque de demain posait à nouveau ses bagages au Cirque Phénix, à Paris, pour une compétition de très haut niveau entre 24 artistes sélectionné·es dans le monde entier. Pour cette 42e édition, les disciplines sont nombreuses : acrobatie, jonglage, sangles aériennes, trapèze, diabolos, corde verticale, mât pendulaire, mât chinois, tissu aérien, bascule… On y découvre aussi des formes plus originales et inattendues : de la manipulation de sabres, du freestyle football, de la suspension capillaire ou encore un « manifeste jonglé ».

Dans l’ensemble de leurs numéros, les circassien·nes ont fait preuve d’une grande inventivité et d’une virtuosité à couper le souffle. Les disciplines se croisent, les agrès se transforment, et le cirque se réinvente sous nos yeux. Ils et elles ont redoublé d’ingéniosité pour faire de ce tremplin l’occasion de s’affirmer avec originalité au sein de cette « grande famille » du cirque.
Il faut saluer également la présence et le travail des nombreux·ses bénévoles et technicien·nes, ainsi que les musicien·nes et chanteur·euses mené·es par le chef d’orchestre François Morel, garant·es du parfait déroulement de ce Festival et de sa fluidité impressionnante.

Une cérémonie

Les compagnies en compétitions jouent leur réputation au niveau international.

Calixte de Nigremont, le farfelu et réjouissant maître de cérémonie du Festival, nous rappelle d’emblée que l’enjeu est important pour les compagnies en compétition. Ils et elles jouent leur réputation au niveau international et se présentent peut-être pour la première fois devant autant de public (plus de 15 000 personnes sur les quatre jours), composé notamment de nombreux professionnel·les et d’un jury attentif.
On y retrouve de nombreuses personnalités internationales du monde de cirque et de la culture telles que Valérie Fratellini (directrice adjointe de l’Académie Fratellini), Nathalie Bondil (directrice du département Musées et Expositions de l’Institut du monde arabe), Pavel Kotov (directeur de casting pour le Cirque du Soleil), Estelle Clareton (directrice de la création à l’École nationale de cirque de Montréal)…
Ce jury remet différents prix et médailles à une sélection de compagnies, qui jouent toutes deux fois. Le samedi soir, les noms de celles et ceux qui constituent le groupe de finalistes sont annoncés : ils ont la chance de rejouer une troisième fois le dimanche dans le cadre du spectacle des lauréats, avant la distribution des récompenses.

Le Festival ne peut pas être sourd aux bruits du monde.

Qu’ils et elles soient là pour rentrer avec la médaille d’or, pour jouer de nouveau devant un grand public après la pandémie, pour se faire connaître de professionnel·les ou pour faire découvrir l’originalité de leur travail, tous·tes les artistes déploient leurs talents devant nous avec une grande générosité. Ces circassien·nes viennent du monde entier : ils et elles hissent d’ailleurs les couleurs de leurs pays durant la « parade des drapeaux » qui inaugure chaque représentation. On se croit un instant aux Jeux olympiques, et le Festival ne lésine pas sur les moyens pour proposer du grand spectacle. Le protocole est cérémonieux, peut-être un peu kitsch, mais il laisse aussi la place au présent : la jongleuse germano-iranienne Roxana Küwen se présente notamment avec un drapeau iranien où sont inscrits les mots « Woman, life, freedom ». Comme le rappelle le maître de cérémonie, « le Festival ne peut pas être sourd aux bruits du monde ».

Moments de grâce

L’un des temps forts de ce festival, c’est la découverte de la troupe Kolfe, originaire d’Éthiopie du Sud. Les huit artistes nous présentent un numéro extrêmement impressionnant de bascule et d’exercices de voltige, où l’on n’a pas vraiment d’autre choix que de rester bouche bée devant tant de prises de risques. Le frisson est permanent, surtout devant les envols répétés de l’un d’entre eux, encore enfant. L’aisance et le sourire de ce petit voltigeur sont très touchants et présagent d’un immense avenir. La troupe Kolfe a remporté la grandement méritée médaille d’or ainsi que le prix du public.

Un numéro d’une grande subtilité, entre faux-concert clownesque et figures ébouriffantes de main à main.

On est également enchanté par la Ma-Mão Compagnie : venu·es du Brésil, Eliel Dias Soares Junior et Cecilia Campos Figueiredo ont présenté un numéro d’une grande subtilité, entre faux concert clownesque et figures ébouriffantes de main à main. Très complices, sans grande pompe et avec beaucoup d’humour, les deux performeur·euses se jouent de nos attentes et s’émancipent de la mise en place assez classique des autres numéros. Formé·es tous·tes les deux à l’Esacto’Lido, il et elle ont déjà pu faire découvrir leur numéro au Festival Occitanie fait son cirque en Avignon à l’été 2022, qui accueillait les numéros de sortie des élèves de cette école. Pour ce 42e Festival mondial du cirque de demain, ils ont fait mouche puisqu’ils ont remporté une médaille de bronze, le prix du Moulin Rouge, le prix de la Cie Les 7 doigts de la main et le trophée Annie Fratellini.

La compagnie Nicanor de Elia © Macarena de Noia

La compagnie Nicanor de Elia, composée d’un Argentin, d’un Brésilien, d’un Français, d’un Italien et d’un Uruguayen, portait également les couleurs de l’Esacto’Lido, au sein de laquelle ils se sont rencontrés. Leur « manifeste jonglé », très original, révélait de manière chorégraphique l’harmonie du mouvement jonglé, et explorait toutes les possibilités de pliage et de distorsion de la matière de leurs anneaux de jonglage. De la contorsion d’objets, dans un ballet moderne et surprenant, qui repart avec un « Prix de l’innovation ».

L’italien Carlo Cerato présentait également un numéro de jonglage très étonnant à l’aide d’« objets magiques », des origamis cubiques très légers que le manipulateur passe d’abord un temps à nous présenter, tel un clown conférencier. Ces cubes semblaient voler autour de lui, troublant pour les spectateur·rices la perception de l’espace et du temps dans une grande poésie.

On en garde le souvenir d’un mirage, d’un étrange rêve.

Un envoûtement auquel s’est également attelé le français Arthur Cadre, qui avait déjà participé au Festival il y a quelques années pour un numéro de contorsion. Ici, difficile de nommer une discipline : Arthur Cadre joue entre la danse, la contorsion et la magie nouvelle pour donner l’illusion de n’être pas soumis aux lois de la gravité. C’est brillamment réussi : dans une agréable pénombre (après une succession de numéros aux ambiances lumineuses un peu épileptiques), il se joue de notre perception et s’élève doucement du sol, sans jamais aller très haut. On en garde le souvenir d’un mirage, d’un étrange rêve dont on ne pourrait garantir qu’il ait bien eu lieu dans le réel.

Entre ces numéros, on retrouvait avec plaisir la compagnie Soralino, hors-compétition, invitée par le Cirque de demain pour présenter de courts extraits de son univers malicieux. Les deux clowns déménageurs nous époustouflent de maîtrise et de facétie, à l’aide de leurs nombreuses boîtes en carton. Dans un numéro de jonglage et d’équilibre stupéfiant, Caio Sorana et Clément Malin entraînent avec eux l’ensemble du public et participent largement de la création d’une forte émulation et d’un enthousiasme unanime sous ce grand chapiteau.

Rencontre avec le trio Tête-Bêche 

Le Prix spécial du jury a été délivré cette année à Marieke Thijssen, Wilko Schütz et David Mupanda, qui composent le trio Tête-Bêche, formé·es au département des arts du cirque de Codarts à Rotterdam.

La rivalité y est sublimée et complexifiée par la nécessaire confiance que doivent s’accorder porteurs et voltigeuse.

Ils et elle ont présenté un numéro de portés acrobatiques (main à main) inspiré de l’opéra Carmen de Georges Bizet. Un triangle amoureux où le corps de Marieke se voit disputé entre les deux porteurs, David et Wilko. La rivalité y est sublimée et complexifiée par la nécessaire confiance que doivent s’accorder porteurs et voltigeuse, dans les regards et les contacts physiques. Ici, l’art du main à main apporte une lecture différente et inédite à la dramaturgie de cet opéra et en dépoussière toutes les thématiques, tout en lui rendant un bel hommage.

Wilko Schütz, le maître de cérémonie Calixte de Nigremont, Marieke Thijssen et David Mupanda

Marieke Thijssen a répondu à quelques-unes de mes questions au sujet de son expérience au Festival mondial du cirque de demain :

Si je comprends bien, la première sélection du trio Tête-Bêche au Festival mondial du cirque de demain date d’il y a trois ans, mais vous n’avez pu performer que cette année ?

MARIEKE : Oui, exactement. On a été sélectionné·es en 2020, mais on a découvert juste après que j’étais enceinte. On n’en revenait pas d’avoir été choisi·es pour présenter notre numéro, c’était très dur de devoir se résoudre à ne pas le faire. On a quand même réfléchi à toutes les éventualités pour participer, mais j’aurais été enceinte de sept mois au moment du Festival. C’était clair qu’on devait annuler.
On espérait bien sûr être sélectionné·es l’année suivante, mais on a dû repasser par la voie officielle et renvoyer notre candidature. Le Festival nous a confirmé notre sélection pour l’édition 2021 au mois de juillet 2020, c’était un grand soulagement. Puis, aux alentours d’octobre ou de novembre, l’événement a été annulé à cause du covid, au moment où les organisateur·rices étaient censé·es rendre la sélection publique. Ils·elles nous ont cette fois confirmé que nous serions d’office sélectionné·es pour l’année suivante.

Impossible d’espérer quoi que ce soit avant que ça ait vraiment lieu.

Finalement, après nous être entraîné·es pendant des mois et après avoir accepté un contrat pas terrible et mal payé mais qui nous permettait de nous entraîner à jouer notre numéro avant le Festival, celui-ci a été annulé de nouveau, deux semaines avant. Covid times… Impossible d’espérer quoi que ce soit avant que ça ait vraiment lieu. Cette fois-ci, le Festival a été reporté et non annulé : ils·elles ont donc repris tous les artistes sélectionnés pour l’édition 2023 s’ils·elles le souhaitaient. Nous y étions, enfin !

Tu m’as dit avant le Festival que vous n’étiez pas si nerveux·ses par rapport à la compétition, mais plutôt au sujet de votre performance au plateau (garder son calme, ne pas tomber…) et par rapport à la réception du public. Comment David, Wilko et toi vous êtes-vous senti·es pendant votre numéro ?

Tu n’es jamais aussi bon sur scène que quand tu répètes en entraînements.

MARIEKE : Je crois qu’on était surtout nerveux·ses d’être sur la scène, et d’avoir les yeux du monde entier braqués sur nous. Dans un sens, ta carrière en dépend un peu aussi : si tu te foires complètement, ça va y mettre un terme. C’est beaucoup de pression ! Et c’est bête, mais tu n’es jamais aussi bon sur scène que quand tu répètes en entraînements. C’était la plus grosse charge mentale à surpasser : rester calme et gérer les erreurs qui arrivent toujours dans la pratique des portés acrobatiques.
Notre performance de vendredi était un peu désordonnée techniquement, mais on jouait vraiment « ouverts », pour et avec le public. On était très soulagé·es que ça fonctionne entre nous trois et avec les spectateur·rices, mais on était aussi un peu déçu·es de notre technique qui n’était pas aussi « propre » que pendant les entraînements. Pendant la représentation de samedi, on était davantage concentré·es sur notre technique, et on a peu moins insisté sur l’aspect théâtral. On a quand même réussi à jouer vraiment ensemble tous·tes les trois, à rester calme et à se connecter avec le public, donc on s’est globalement senti·es très bien !
Le plus stressant, c’est le moment juste avant de commencer : tu es sur scène, droit et immobile, et tu attends le lancement. Une fois que tu es dedans, tu es dedans : tu es concentré·e sur ton histoire, la connexion avec tes partenaires, ta technique, le timing des tops musicaux et le public. Pendant la performance, tu remarques bien sûr que les choses ne se déroulent pas parfaitement, ça ébranle un peu ta confiance. Mais je crois qu’on a fait tout ce qu’on voulait et tout ce qu’on pouvait faire à ce moment-là. Pour cette scène et avec cette pression, on s’en est, je trouve, très bien sorti·es.

As-tu senti que le public appréciait votre numéro, et pourquoi ?

© Marie-Thérèse Cardoso

MARIEKE : Oui, sur le moment j’ai eu le sentiment que ça lui avait plu, et qu’on était très connecté·es aux spectateur·rices. On a un moment d’arrêt au milieu du numéro : j’ai senti que le public devenait fou à ce moment-là, parce qu’il croyait que c’était fini. Mais on reprend juste après, avec une des figures les plus difficiles : c’était incroyable de sentir cette vague d’exclamations, du genre « Ooooh, ce n’est pas fini ! ». Ça s’accentuait de plus en plus jusqu’à la fin du numéro et, quand est venu le moment des saluts, la foule nous acclamait énormément, c’était fou. Mais, bien sûr, tu te remets à douter à la seconde où tu sors de scène, et à te demander si c’était vraiment si bien que ça.

À côté de la technique on a vraiment cherché à explorer le mouvement.

Si le numéro a plu au public, c’est d’abord parce qu’il y a un grand niveau de technique je pense. Peut-être même un peu trop… Mais à côté de la technique on a vraiment cherché à explorer le mouvement : trouver comment arriver à certaines figures, et comment les déconstruire. Dans tout le numéro il y a une construction et une histoire, et même si ce n’est pas nécessaire de la comprendre entièrement, je pense que le public ressent qu’il y a quelque chose de plus qu’une démonstration de technique pure.

Quelle était l’atmosphère générale, en coulisses et entre les compagnies ?

MARIEKE : C’était génial. J’ai rencontré tellement de personnes, avec qui j’ai créé des amitiés et des connexions ! On se soutenait, on s’encourageait, on se regardait et on prenait soin les un·es des autres. On dansait et on chantait avant de monter sur scène pour la parade des drapeaux, on se faisait des blagues… À chaque fin de numéro, on applaudissait en coulisses les artistes qui revenaient de scène. C’était vraiment un moment très spécial : tellement de pays, d’âges et de styles de cirque différents, dans une grande célébration de nos techniques et de nos talents.

Il y avait tant de diversité dans les numéros que c’était difficilement comparable.

Il n’y a jamais eu un sentiment de compétition ou de hiérarchie : il y avait tant de diversité dans les numéros que c’était difficilement comparable. Ça m’a fait beaucoup de bien, moi qui souffre assez souvent du syndrome de l’imposteur. Toute l’équipe m’a fait me sentir très à l’aise, et vraiment légitime d’être ici.
L’équipe des bénévoles a été merveilleuse et a tout donné pour créer entre nous une atmosphère légère et confortable. Ça n’aurait pas pu mieux se passer. C’était extrêmement fatigant, mais tout le monde était si gentil et accueillant que tu te sentais à la maison dès le début. Tout le monde connaissait ton nom, ton numéro, ton histoire… Je me suis sentie chez moi, à l’aise.

L’aspect compétitif de l’événement était-il un peu écrasant ?

MARIEKE : Le seul moment où on l’a ressenti, c’était pendant la remise des prix, c’était assez étrange, oui. Déjà, on a su à 3 h 30 du matin qu’on faisait partie des lauréats, et qu’on allait devoir jouer à nouveau le lendemain. Ensuite, tu fais ton numéro, tout se passe très bien jusqu’au moment de se tenir là, sur la scène, à attendre que ton nom soit appelé. C’est vraiment bizarre, parce que tu ne sais pas encore si tu as gagné quelque chose ou non…

Vous avez gagné le Prix spécial du jury, qu’est-ce que ça va changer pour vous ? Quels sont vos projets à venir ?

C’était l’expérience la plus folle qu’on ait vécue.

MARIEKE : J’étais un peu déçue qu’on n’ait pas gagné une médaille. En plus, je ne savais pas vraiment ce que signifiait ce prix au début. J’ai compris ensuite que c’était comme une quatrième place, et que c’était en réalité très bien ! Donc on a non seulement réussi à jouer sur la scène du Festival Mondial du Cirque de Demain, une des plus grandes du monde, mais on a aussi réussi à faire partie des « meilleurs », à jouer dans le spectacle des lauréats et à gagner ce super prix. On ne pourrait pas être plus fier·es.
C’était l’expérience la plus folle qu’on ait vécue. Je pense que les prix et les récompenses étaient le moins important dans tout ça, comparé aux artistes que tu rencontres, aux équipes qui se démènent pour toi, à la scène et au public. Ça n’arrive vraiment qu’une seule fois dans une vie.
Je ne sais pas exactement ce qui va changer pour l’instant, mais ce qui est sûr c’est qu’on a trouvé enfin de la reconnaissance. Pendant des années, tu t’échines à faire la même chose, personne ne te connaît et n’en a rien à faire de toi. Maintenant, les gens ont découvert notre travail et veulent travailler avec nous. Non seulement dans notre réseau aux Pays-Bas, en Belgique et en Allemagne, mais dans le monde entier. Je suis sûre que ça va nous ouvrir de nombreuses portes qui, sans cela, seraient restées fermées. C’est exactement pour ça qu’on voulait être là : faire connaître le trio Tête-Bêche, montrer ce qu’on fait et susciter le désir des gens de travailler avec nous.

On tente de continuer du mieux qu’on peut à faire ce travail formidable.

On a déjà reçu quelques offres, c’est un vrai plaisir d’avoir différentes opportunités professionnelles devant soi après avoir passé sa vie à courir après des contrats. Ça va donc bien sûr changer notre avenir, mais en même temps ça ne change rien pour nous aujourd’hui ! On adore toujours notre travail, on travaille dur, on vogue de projet en projet autour du monde. On entraîne nos corps et on tente de continuer du mieux qu’on peut à faire ce travail formidable, et d’avoir en même temps une vie de famille « normale ».
Pour l’instant, on continue à travailler pour le Circusstad festival aux Pays-Bas, on poursuit la tournée du spectacle TINA (de la compagnie Théâtre d’un jour), et, grâce au Cirque de Demain, on est en discussion avec le Circus Monti en Suisse, le Circus Flic Flac en Allemagne et la compagnie des Sept doigts de la main au Canada. Plein de belles choses à l’horizon.

Pour sa 42ème édition, le Festival mondial du cirque de demain a fait le pari réussi d’inviter des artistes innovants et extrêmement talentueux, qui ont tous·tes présenté des numéros très impressionnants techniquement. Dans cet ensemble de performances, la magie et l’illusion sont souvent totales : on voit des corps qui s’envolent, disparaissent, se désaxent, déjouent les lois de la gravité… Ils et elles repoussent tous·tes les limites de leurs disciplines et semblent ne faire qu’un·e avec leurs agrès, partenaires complices mais parfois dangereux, pour qui ces artistes exposent leur amour devant nos yeux, avec humilité.