Voici la réédition, chez Paris Expérimental, en coédition avec le Centre Pompidou, d’un livre « mythique » de 1976, Une histoire du cinéma – mais largement augmentée. C’est un gros pavé indispensable pour qui s’intéresse à la question de la place du FILM comme œuvre d’art, c’est-à-dire comme FILM (et non pas œuvre audiovisuelle, ou reproduction en vidéo), dans les musées : 456 pages en grand format illustré (en noir et blanc), tout simplement titré L’histoire d’une histoire du cinéma.

Une histoire du cinéma

Dans ce texte, on écrira toujours FILM en lettres capitales, pour le distinguer du commerce habituel des films, et parce que depuis la parution de ce livre très important pour la place des pratiques marginales (avant-garde, documentaire d’artiste, etc.) du cinéma au musée d’art moderne, un cycle où l’on montre régulièrement (2 mercredis par mois au Cinéma – 2, à 19 h, en 2024 – l’occasion de signaler ici que la programmation initiale de la collection de FILMS de 1976 au Centre Pompidou sera reprise tout au cours de l’année 2024, et qu’on peut en connaître la programmation en suivant ce lien Facebook) la collection de FILMS est justement et simplement appelé « FILM ».

La Nouvelle édition du livre contient, en plus du fac-similé du livre de 1976 : une préface de Philippe-Alain Michaud, actuel directeur du département FILM ; des essais nouveaux, dont celui au titre programmatique d’Enrico Camporesi, « Ouvrir la boucle : raconter une histoire du cinéma » ; des entretiens nouveaux, avec Peter Kubelka, « Penser une collection », et avec l’historienne américaine du cinéma d’avant-garde, Annette Michelson, « De New Forms in Film à Une histoire du cinéma » ; des documents (nombreux échanges entre Alain Sayag, organisateur de l’exposition de 1976, et les artistes élus ; mais aussi des échanges d’époque entre les différents historiens (ou conservateurs) du cinéma parties prenantes) ; un dossier de presse d’époque (dont un assez roboratif texte d’Alain Robbe-Grillet paru dans Le Monde de l’époque, « L’argent et l’idéologie ») ; les différentes programmations (ou « expositions ») d’alors. Tous ces éléments nouveaux permettent de mieux comprendre les enjeux d’alors, et apparaissent comme autant de pièces à conviction à la fois des réticences des milieux cinéphiles officiels à partager leur passion avec les musées d’art moderne et en même temps du refus des cinéastes d’avant-garde de se laisser marginaliser par les institutions cinéphi...