Politiquement, je circule.
Enfant, j’aimais les hommes de droite. La roublardise de Sarkozy me fascinait. En l’entendant repousser les assauts des journalistes, déployer ses mains indignées, et rassurer la nation quant à son intégrité, je croyais ce petit homme. Dans la cour de récréation, des matchs de football à coloration politique s’organisaient : l’équipe Sarkozy contre l’équipe d’Hollande. J’étais le capitaine des réacs’.
Plus tard, après la débâcle de la primaire des Républicains, en 2017, je fus las des échecs de mon héros. Alors, j’ai changé de pourri : Fillon ! Pendant quelques mois, j’ai soutenu sa révolte contre la République des juges et la meute médiatique. Je fulminais contre le parquet national financier, j’invoquais la présomption d’innocence.
Un vrai petit chien de garde !
Je pense que je n’ai jamais conçu, en tant que jeune adolescent, la possibilité du mensonge. Mon professeur d’histoire, spécialiste de la psychologie des peuples, qualifiait de slave ma grande naïveté. J’adhérais en effet aux promesses sans lendemain, aux serments de pacotille, à toutes les poudres de perlimpinpin.
En intégrant l’école qui devait faire de moi un professeur de littérature, je me suis encore trahi. J’ai laissé tomber ma défroque parisienne – mon petit péché UMP – pour d’autres paysages. Soucieux de rompre radicalement avec la canaille que j’avais été, j’ai rejoint une section des jeunesses communistes. Je ...