Baumgartner, c’est le nom de l’homme au cœur du dernier roman de Paul Auster dont la traduction vient de paraître chez Actes Sud. Comme souvent chez l’écrivain, cela commence par un coup de téléphone. Celui-ci est raté, jamais passé, se trouve décalé par les événements qui jalonnent la matinée du héros dont le portrait se dessine page après page. Plus loin, un autre coup de téléphone, plus étrange encore, nous plonge dans le rêve et dans l’espace total de la vie d’un homme, au sein d’un roman construit entre circularités et échos.  

Baumgartner est un philosophe, professeur à l’université de Princeton. Dix ans plus tôt, Anna, sa femme, meurt accidentellement. Il semble ne jamais s’être totalement habitué à son absence, ne jamais avoir réellement commencé son travail de deuil. Cet ouvrage est alors peut-être l’histoire de ce deuil, celui d’un homme tendre qui répond aux détresses du quotidien de celles et ceux qui croisent sa route pour éloigner la sienne propre, plus profondément enfouie. 

Le roman de Paul Auster commence un jour de printemps : « Le premier jour du printemps, le meilleur jour de l’année. Profitons-en tant que nous le pouvons, […] On ne sait jamais ce qui va se passer après. » Ce jour de printemps n’ouvre cependant pas simplement vers « l’après » mais vers...