Pour la rentrée littéraire de janvier, les Éditions le Sabot publient le premier recueil de poésie de Charlène Fontana, Tu m’refais ça j’te sors – un premier tir poétique qui ne manque pas de marquer un but. Dans ce premier recueil, la jeune poétesse explore des thèmes de son quotidien – entraînements de foot, histoires de « love » et liens familiaux – en usant d’une langue qui semble se méfier du réel.
Trouver sa voix
Le recueil se présente comme un entraînement, un échauffement : il s’agit de définir sa voix mais pour se présenter sur le terrain poétique cette fois. Le jeu avec l’environnement sportif, qu’on devine se concentrer autour du foot, crée un parallèle intéressant, notamment dans la section « Y’a entraînement » :
« en mon terrain
hantent les coachs
quand le matin
tombe si mal l’eau que l’on croirait la pluie »
Tu m’refais ça j’te sors est un terrain d’expérimentation de la voix poétique, qui par ailleurs n’est pas sans nous faire penser à celle d’un « aède » qui chante : l’usage de la répétition crée des sortes de refrains dans les premiers textes du recueil, et la voix poétique le dit elle-même, elle « récite ».
« Tu pleures comme un aède en manque
la frustration c’est quelque chose »
La figure d’Homère n’est d’ailleurs pas loin : Charlène Fontana nous présente une « odyssée contemporaine » à travers sa « cité », d’où elle a « manqué le retour d’Ulysse » qui « a fini les cannelloni » qu’Hélène lui avait préparés. À travers ces figures, la poétesse tente de faire du sens à partir d’un contemporain qui peut parfois sembler décousu, impossible à raconter :
« C’...