La maison d’édition Les Avrils, au départ plutôt timide, égale pourtant l’exigence des grands éditeurs traditionnels. Textes parfaits, couvertures comme des tableaux, l’objet est si beau qu’on a envie, une fois refermé, de l’encadrer. En ce début d’année, ils publiaient le texte de Johanne Rigoulot, La Vie continuée de Nelly Arcan, hommage puissant à l’autrice éponyme. À la rentrée, ils proposent notamment le roman Le Désir dans la cage, qui relate superbement la vie d’une compositrice oubliée du XIXe siècle. Biographies et romans à la fois poétiques et engagés, les deux livres précités sont, en tous cas, baignés de féminisme. Désormais, on se procure un roman des Avrils avec confiance, comme on achète un roman de la collection Blanche de Gallimard.

Ce roman d’Alissa Wenzest une symphonie. Écrit dans une langue musicale, il relate la vie de “Mel Bonis” compositrice cachée derrière un pseudonyme « masculinisé ». Mélanie Bonis, née en 1858, vient d’une famille dans laquelle le piano n’est que décoratif. Dès son plus jeune âge, elle commence à jouer, et rapidement, sa famille décèle son talent. Elle entre au conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, où un certain Claude Debussy est également élève. Au conservatoire, elle fait la connaissance d’Amédée, dont elle tombe amoureuse – et réciproquement.