Présenté en 2024 à Cannes dans la section Un Certain Regard, The Shameless fait le récit fiévreux d’amours interdites dans un bordel du Nord de l’Inde. Konstantin Bojanov signe un brûlot noir et désespéré sur une société indienne qui ménage une liberté toute relative aux femmes.

En 2024, la réalisatrice indienne Payal Kapadia signait le très beau All we imagine as light (couronné par le Grand Prix à Cannes)etmettait en regard le destin empêché de trois femmes, dans les teintes bleutées et nocturnes de Mumbaï. La réalisatrice indienne y prenait délicatement le pouls d’un milieu corseté par ses traditions et y sondait les rêves d’amour déçues de ces femmes, auréolées par les basses lumières de la ville.
Noir, toujours plus noir est en revanche lelong-métrage du cinéaste bulgare Konstantin Bojanov, The Shameless, qui se présente comme un mélodrame rugueux où l’espoir est rapidement réduit à un tas de cendres. Plaçant son récit dans les bordels de l’Inde contemporaine, le réalisateur met en scène les amours interdites de deux femmes. Nadira (portée par la prestation remarquable d’Anasuya Sengupta, récompensée à Cannes), une prostituée dure à cuire trouve refuge dans un bordel du nord du pays et y rencontre la jeune et donc innocente Devika (Omara), dont la propre mère ne rêve que de vendre la virginité au premier venu.
À cette romance fiévreuse sont adossées un certain nombre de sous-intrigues criminelles et politiques, qui donnent au long-métrage des allures de thriller. Lapremière scèn...