Pour la Saint-Valentin, les heureux hasards – ou le cynisme – des calendriers éditoriaux ont prévu la sortie de deux ouvrages qui parlent de rupture : La Nuit quand je te gratte le dos de François Bétremieux (au Castor Astral) et Fragments d’une rupture amoureuse de Jean-François Hardy (chez Plon). L’un (je vous laisse deviner lequel) est une réinterprétation des célèbres Fragments d’un discours amoureux de Roland Barthes à qui il emprunte le nom et la forme constituée de définition et de références ; l’autre est un long poème narratif qui raconte une relation amoureuse du début jusqu’à la fin. 

Si vous vous retrouvez – ce que je ne vous souhaite pas – dans cette situation marquée par une tristesse infinie et l’écoute répétée de votre playlist de shoegaze, voici des petits conseils pour sortir la tête de l’eau (et peut-être des livres).  

Solution n°1 : écrire

Les ouvrages de Jean-François Hardy et de François Bétremieux ont pour point commun de devoir leur existence, de façon paradoxale, à la mort de quelque chose, en l’occurrence d’une relation amoureuse. De la douleur est née l’écriture, comme pour donner un aspect universel à leur expérience ou pour garder la trace d’une relation qui, autrement, ne subsiste plus que dans quelques souvenirs ou objets oubliés.

Jean-François Hardy le dit dans son avant-propos : “Ramassé en moi-même, j’avais besoin de mots (les miens, ceux des auteurs qui m’accompagnent depuis longtemps) pour ne pas me noyer.” D’abord thérapeutique, l’écriture acquiert un aspect universel et profondément personnel. Il en va de même pour La Nuit quand je te gratte le dos qui transcende la simple expérience de la fin d’une relation amoureuse en poésie. Bref, pour survivre, dans un premier temps, écrivez ! 

Solution n°2 : célébrer 

Les ruptures ne sont pas nécessairement tristes. Celles qui surviennent après une relation toxique – ou juste parvenue à son terme – peuvent donc s’apparenter à une libération. C’est ce que proposent les personnages du film Septembre sans attendre. Après s’être aimés pendant 14 ans, un couple décide d’organiser une fête de séparation. Pour eux, la rupture est aussi l’occasion de se réinventer : trouver un nouvel appartement, fréquenter d’autres personnes… Les possibilités paraissent infinies.

Solution n°3 : accepter l’effondrement

La philosophe Claire Marin, autrice de Rupture(s) ne circonscrit pas cet état à la séparation amoureuse. De fait, on parle également de “rupture conventionnelle” dans le monde du travail par exemple. De même, le deuil est une rupture. Vivre cette expérience est donc inéluctable. Pour Claire Marin, nous sommes constitués – dès notre naissance qui est finalement aussi une séparation entre un intérieur et un extérieur – de multiples ruptures. Pourquoi, finalement, ne pas accepter ce qui fait totalement partie de nous ?