Réflexions sur la vacance

J’ai vu Kill Bill, vol. 1 & 2, pour la première fois cette semaine. Je connaissais le costume d’Uma Thurman, semblable à celui de Bruce Lee, je voyais le sabre, je savais qu’il fallait tuer Bill, je savais la vengeance, mais de quoi la vengeance ? Aucune idée. Donc j’ai tout découvert avec un plaisir infini, un soir après l’autre, sans m’être jamais fait spoiler quoi que ce soit du film.

Ça m’a terriblement donné envie de me remettre au Kung Fu ; d’ailleurs dans le film Gordon Liu tient son rôle de Kung Fu master de film d’art martial de série B à merveille, et moi j’ai été biberonnée toute mon enfance à ces films-là. Je recommande très vivement d’ailleurs La 36ème chambre de Shaolin, que je vais certainement me remater très prochainement ; et après, le Retour à la 36ème chambre, plus drôle, tout aussi plaisant.

C’est drôle comme les choses ne s’articulent pas toujours dans le bon sens, mais préfèrent le sens confortant au sens causal : cela fait déjà quelques jours que j’ai repris la discipline des arts martiaux, moins celle de la guerre que celle du soin, le soin de soi, l’hygiène de vie, et de façon très centrale, la respiration. La méditation, et tout le vide qui va avec le souffle et le temps du souffle. Les principes du Qi, en somme. Ce qui m’intéressait, c’était le lien entre ce vide- et tout ce qui nous remplit : les muscles, la chair, les nerfs, le corps qui se travaille, le corps au travail, le corps au repos et en pratique.

C’est une guerre également, dans le sens que toutes les spiritualités disent chacune à leur façon : le vrai combat est en soi-même. La vraie vengeance n’est pas de détruire l’autre, mais de se construire. Mais Kill Bill fait malgré tout terriblement plaisir à voir.

Parmi les autres choses qui s’articulent étrangement, c’est que pour la première fois je souris profondément lorsque l’une de mes meilleures amies, un peu plus âgée que moi, m’appelle Kiddo, par texto. C’est le nom du personnage d’Uma Thurman, et c’est ainsi que l’appelle Bill, joué par David Carradine. Au début on croit qu’il l’appelle comme ça seulement parce qu’il est plus âgé, et qu’il est son maître d’armes, mais en réalité, c’est vraiment son nom : Beatrix Kiddo. Dans tout le volume 1, chaque fois que son nom est dit, il y a un gros BIP qui le censure – dans les sous-titres c’est vraiment indiqué comme si c’...