L’érotisme entretient une très longue histoire d’amour avec la cuisine. C’est vrai : qui n’a jamais joui d’un simple chocolat qui fond ? C’est le plaisir, ici, qui travaille le désir avec ses mille ingrédients, et vous remue de l’intérieur. 
Pour ce Dimanche Rose, Fiona Marazano nous glisse dans son assiette. À table !  

C’est venu d’en bas, d’abord. Par les jambes. 

Non, pas les jambes : les cuisses. 

Chaud, rapide. Et puis le bassin. L’antre et le reste, ça s’est répandu partout. Comme les cendres du macchabée dans l’océan. J’étais disloquée. Il fallait me finir. 

Il a fait ça avec les doigts d’abord. 

Fourré au fond pour s’imprégner. Friper sa pulpe pour la rendre molle. 

Et ma viande qui mijote, ébullition, 90°C. 

Je suis cuite. La chair visqueuse s’empare de lui. 

On est gras et on continue. Les doigts deviennent peu. Je crève de soif. 

Bientôt, je veux me remplir ou qu’il le fasse. Je le saisis comme un trophée. Lo...