C’est un souvenir qui coule comme l’eau de la rivière. Après la baignade, dans la voiture, au côté de Samuel, tout devient liquide. Plaçant l’écriture du désir au niveau des corps, celui que l’on scrute attentivement, que l’on goûte ou bien celui qui s’exprime, Sophie Benard ouvre notre cycle érotique avec ce texte ravissant. Une plume subtile, poétique et envoûtante… Dorénavant, votre dimanche sera rose !  

Dans la rivière qui traverse Lagrasse
Où je me baignais nue
Ses yeux ont parcouru mon corps
Et Samuel a dit
Oui
Je te regarde.

Il s’assoit dans sa voiture
J’essuie la sueur de son visage
Avec mes doigts
Samuel sourit.

Les lèvres de Samuel
Qui se collent aux miennes
Qui s’ouvrent
Pour me respirer.
C’est moi qui respire.

Quand ma langue vient caresser sa lèvre
Samuel sourit
Quand c’est le lobe de son oreille
Il gémit.

L’odeur que je dois aller cherche
Entre les poils de son torse
Je voudrais enlacer sa cage
Thoracique
Avec mes dents.

Samuel dans mes bras
Mon cou liquide
Pour pénétrer ses narines.

Le bout de ma langue
Derrière ses dents 
Caresse son palais.

Samuel tressaute
Contre ma cuisse. 
Les pupilles de Samuel
Larges
Dilatées

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