À l’espace cirque de l’Azimut, à Antony, le Cirque Pardi! a monté son chapiteau jaune et présente Low Cost Paradise tous les vendredis, samedis et dimanches jusqu’au 17 décembre. Un spectacle de cirque actuel pour tout public, un objet collectif, singulier, d’une exigence artistique et d’une beauté qui ne laissent pas indifférent.e.s.
Trapèze ballant et fixe, portées, magie nouvelle, manipulation d’objet, clown, équilibre, funambulisme, danse, musique live, une très belle création lumière, des changements à vue, de la soie, des paillettes, un peu de poussière, de la pluie, des néons, sont les ingrédients de la magie de Pardi.
À la veille de la première de cette série de représentations, Maël Tortel et Zoé Gaudin-Hubert, nous parlent de la naissance du Cirque Pardi!, de son fonctionnement et du processus de création de Low Cost Paradise.
Chapiteau : un espace-temps
Le cirque Pardi! ce sont des exigences et un fonctionnement pour et autour du chapiteau où spectatrices et spectateurs de tout âge sont les bienvenu.e.s. Le grand chapiteau jaune que l’on aperçoit au loin en approchant de l’Espace-Cirque a d’abord été imaginé et dessiné par Maël Tortel : « une fois que les gens auront un chapiteau devant les yeux, ils s’embarqueront dans l’aventure ». C’est ainsi que naît le Cirque Pardi! : d’une idée de 2009, qui commence à se concrétiser à la livraison du chapiteau en 2012, pour, depuis 2013, évoluer vers le collectif actuel. Ces membres se retrouvent autour de trois idées fondatrices évoquées par Maël :
« Retrouver le cirque comme art du risque et du danger, en réinventer le prestige (par l’exploration et la réactualisation des mythes qui le façonnent),et enfin, une couleur Rock’n’roll et électro ! ».
Tout un programme qui infuseles créations, formant un univers propre à Pardi, fruit également d’un fonctionnement collectif et de temps longs de recherche et création :
« Retrouver le cirque comme art du risque et du danger, en réinventer le prestigeet enfin, une couleur Rock’n’roll et électro ! »
« Par exemple, pour Low Cost Paradise, trois ans et demi. Ce sont 24 semaines de création toutes et tous ensemble, sans compter les temps individuels, temps de montage et de démontage qui s’ajoutent ». Car les artistes travaillent une création dans leur(s) discipline(s), à partir d’une note d’intention collective et lorsque toute l’équipe se retrouve, chacun.e est amené.e à défendre sa partie originale de création. Ce travail de montage du spectacle,Maël Tortel et Zoé Gaudin-Hubert le décrivent comme très organique. Il est possible par la « confiance en l’alchimie entre nous, dans le rythme, dans le public ».
Le sens du collectif
Le plus souvent, le chapiteau de Pardi propose un minimum de deux semaines de représentations. Il faut songer à ce que dit Zoé Gaudin-Hubert, « c’est un jour de route, deux jours de montage technique, puis un jour de réglages (balances, lumières, etc.), puis il y a les représentations. Le soir de la dernière, on fait un petit bout de démontage, et le lendemain le démontage de l’ensemble du chapiteau ».
Tous les membres du collectif montent et démontent chapiteau et gradins. Une équipe « multicasquettes », souligne Zoé, composante intrinsèque du projet, ajoute Maël :
« C’est là que ça devient cohérent de faire du chapiteau : un projet porté par une seule équipe et dont toutes les composantes sont visitées par chacun.e ». C’est le moyen pour Zoé « de renforcer l’idée que le chapiteau est à tout le monde et pour tout le monde, donc le monter toustes ensemble fait sens, c’est notre lieu de travail, de vie, de représentation ».
« Le chapiteau est à tout le monde et pour tout le monde, donc le monter toustes ensemble fait sens, c’est notre lieu de travail, de vie, de représentation. »
Et jusqu’au plateau, c’est une pratique et une philosophie, car toutes les manipulations techniques sont apparentes. « Considérer la technique comme un acteur à part entière », ici tout le monde fabrique et participe à la fête qui a lieu sous ce chapiteau. Une forte identité créatrice, lisible jusque dans l’entrée du chapiteau, espace pensé au moment des plans, dont Zoé précise les usages qui en sont faits : « c’est à la fois un espace d’accueil, nos coulisses, le hall de sortie, notre lieu de médiation ». Ainsi, la force de Low Cost Paradise est d’être un spectacle d’univers, d’images, qui vous plonge dans un espace-temps unique à ce chapiteau, à son équipe, à leur projet.
Sans nul doute, Low Cost Paradise est un spectacle à ne pas manquer, où l’on peut aller en famille ou entre amis sans hésiter !
À la suite de cette rencontre, notre critique de Low cost Paradise est à retrouver très bientôt.
Portrait du Cirque Pardi! Rencontre avec Maël Tortel et Zoé Gaudin-Hubert le 23 novembre 2023, à l’Espace-Cirque de l’Azimut. Toutes les dates, activités (projection, rencontre, After musical, ou jeu de piste) sur le site de l’Azimut :
Création collective de et par Antoine Bocquet, Carola Aramburu, Julien Mandier, Maël Tebibi, Marta Torrents, Eva Ordoñez en alternance avec Anna Von Grunigen, Elske Van Gelder, Maël Tortel, en alternance avec Elouan Hardy, Timothé Loustalot Gares, Janssens Rillh
Regard extérieur Garniouze
Technicien, rigger, sondier, constructeur Janssens Rillh
Régisseur général Anthony Caruana
Administratrice de production et de tournée Malika Louadoudi
Chargées de production Zoé Gaudin-Hubert, Laura Cardona
Crédit photo : Cirque Pardi! © Hans Craas-light