Au pays du p’tit (P.O.L) de Nicolas Fargues dessine le portrait d’un professeur de sociologie blasé par la France et les femmes. Tout le livre tourne autour du nombril de ce héros très réaliste mais un brin agaçant. Le style dynamique et fonceur ne suffit pas à redresser l’intrigue simpliste.
La France ? Un pays sans intérêt. Sa compagne ? Une bonne femme plus du tout attirante. L’entourage universitaire ? Une bande de mandarins ennuyeux. Rien ne semble plus exciter le héros-narrateur du nouveau roman de Nicolas Fargues.
L’intrigue n’excite pas non plus.
Romain Ruyssens, sociologue, publie un nouvel essai Au pays du p’tit, titre éponyme du roman. Le personnage, aux allures du héros houellebecquien, déverse toute sa pensée amère et acerbe sur la société française minable. Une logorrhée – trop longue – qui comble les 230 pages du livre.
Maigre intrigue amoureuse
En parallèle, une maigre intrigue amoureuse prend place entre le héros et une jeune étudiante. Romain Ruyssens, rustre anthropologue, connaît les femmes : “Les filles adorent se refaire le film de la première rencontre en s’attardant sur les détails comme autant de mignardises. (…) Elles veulent que vous leur parliez des vêtements qu’elles portaient ce jour-là, de leurs gestes (…) Jouez le jeu à fond. en général, les retours sont spectaculaires.” A noter que la femme dans le livre n’est considérée que comme une chair fraîche ou périmée.
L’anti-héros de Nicolas Fargues serait une sorte de Vicomte de Valmont rabougri et sans classe.
L’anti-héros de Nicolas Fargues serait une sorte de Vicomte de Valmont rabougri et sans classe.
Bien que le personnage s’écoute trop parler et que la fin soit attendue, Nicolas Fargues réalise la prouesse déroutante d’une mise en abîme qui implique directement le lecteur. L’essai sociologique aigri dont il est question dans l’intrigue, est entre vos mains.