En 2016, Leïla Slimani recevait le prix Goncourt pour son deuxième roman, Chanson douce.
Chanson douce est le deuxième roman de Leïla Slimani, édité chez Gallimard et qui fait suite à un premier succès, Dans le jardin de l’ogre. L’écrivaine franco-marocaine (née en 1981 à Rabat) avait marqué les esprits en contant le quotidien d’une femme mariée qui ne pouvait s’empêcher d’être infidèle, allant jusqu’à baisser sa culotte dans les ruelles humides d’un Paris très gris. Cette fois-ci, le sujet n’est pas moins noir, puisque le roman commence d’emblée par la mort de deux enfants ; à côté d’eux, la nounou, sonnée et blessée mais bel et bien coupable.
Retour en arrière
Leïla Slimani opère alors un retour en arrière d’une année, au moment où la jeune mère typiquement parisienne se lasse de sa vie de mère au foyer et se met en quête d’un travail, qu’elle trouve, puis d’une nounou. Elle déniche alors Louise, une toute petite femme, ridiculement menue et maquillée de bleu et de brillant à lèvres, mais perle rare s’il en est. Ses doigts fins comme des allumettes se révèlent rapidement experts, et c’est avec l’agilité et la discrétion d’un cambrioleur qu’elle s’immisce peu à peu dans la vie de ce jeune couple hyperactif.
À la joie du foyer se substitue peu à peu une atmosphère d’angoisse extrêmement bien décrite par Leïla Slimani, qui fait le portrait du milieu bobo parisien avec une acuité et une précision glaçantes. Certains détail...