Ouvrir le recueil De dahlias et noyades d’Esther Morand Khiabani, c’est initier un voyage mystique où la nature est un personnage à part entière. Chaque nouvelle page est une plongée complexe dans l’intimité de l’auteure mais également une immersion totale dans un environnement qui fusionne avec ses sentiments.

Tout au long du recueil, la nature ne fait qu’un avec les émotions et les expériences d’Esther. Ses éléments deviennent autant de témoins des sentiments de l’auteure, comme des prolongements de son corps.
La nature : miroir et prolongement des émotions
La synesthésie, cet entrelacement des sens, traverse le recueil, mêlant sensations physiques et impressions du paysage :
“J’ai faim d’un paysage entier
pain perdu dans mes petites paumes
te regarder ne suffit plus il me faut
t’avoir en mon ventre.”
Le monde extérieur ne se contente pas d’observer : il participe activement à l’intensité des émotions. Les lieux visités, les fleurs et les montagnes deviennent la matérialisation visible des souvenirs :
“chaque lieu que je visite connait ton nom
chaque fleur chaque montagne
chaque souche tournée à l’envers de la terre
est une forme visible de l’adieu.”
Le recueil illustre également la ronde des saisons et l’ambivalence du monde naturel : à la fois doux et violent, intemporel et changeant, il reflète les hauts et les bas des expériences humaines :
“Ce que m’inspire l’hiver
la douceur la violence dans les bras l’un de l’autre.”
La nature agit ainsi comme un miroir des émotions, mais aussi comme un espace rassurant par sa présence, capable d’accueillir la douleur et la joie.
Le corps et la féminité : exploration intime
La poésie d’Esther Morand Khiabiani explore également la complexité du corps et de la féminité, le passage de l’enfance à l’âge adulte et les déséquilibres qui en découlent. Le corps et la nature s’entrelacent dans des métaphores fi...