Zone Critique revient sur le dernier roman assez décevant de Philippe Delerm, Elle marchait sur un fil, paru ce mois-ci aux éditions du Seuil.
Marie, la cinquantaine bien assumée, vient de se séparer de son compagnon de toujours. Venue se ressourcer en Bretagne, elle fait la rencontre de jeunes qui se rêvent comédiens et préparent les concours d’entrée aux conservatoires parisiens. Marie devient alors la metteur en scène et la dramaturge du groupe. Un nouveau souffle pour cette femme délaissée qui devient alors le génie de la troupe.
Décor bourgeois et Bretagne bobo
On reconnait la patte de Philippe Delerm : beaucoup de “name-dropping”, ces références de notre quotidien et de notre génération. Beaucoup de clins d’oeil qui mettent le lecteur à l’aise. Simplement, le dernier livre de l’auteur de La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules est assez décevant et offre peu de surprises, une niaiserie constante et beaucoup de clichés : l’héroïne adulée par les jeunes, la grand-mère parfaite à la petite-fille mature et le voisin mourant qui partagent la même passion pour Proust. En arrière-plan: soit un décor parisien et bourgeois, soit la Bretagne bobo. La belle mise en abyme de cette héroïne qui écrit une pièce de théâtre pour ce groupe de jeunes, est mal exploitée: la pièce créée est survolée. Philippe Delerm ne nous laisse pas voir ce que l’on voudrait, il dévoile à peine le noyau de l’oeuvre. La fin du livre est bâclée. Avec Elle marchait sur le fil, on ressent une écriture facile à l’intrigue sans intérêt.
- Elle marchait sur un fil, Philippe Delerm, Seuil, 03 avril 2014, 224 pages, 17.00 €
Philippe Delerm (© BALTEL/SIPA)
Marie Gicquel