C’est parti pour notre série d’entretiens avec les auteurs invités du Festival Livres en tête ! Dans sa dernière oeuvre, Mon Autopsie, paru chez Stock, Jean-Louis Fournier, en mettant à nu son âme et son corps, nous propose un véritable hymne à la vie.
Votre roman en quelques mots ?
Une histoire d’amour entre un mort et une jeune vivante.
Votre livre en une sensation ?
J’essaye d’être drôle et triste.
Votre roman en un son ?
Ce serait du violoncelle.
La mort en un mot ?
Ce n’est pas le pire.
De quoi aimeriez-vous mourir ?
Endormi.
En quoi voudriez-vous ressusciter ?
Je ne veux pas ressusciter.
Pourquoi ?
Parce qu’une vie ça suffit.
Quelle serait la dernière chose que vous feriez avant de mourir ?
Je me mettrais en apnée, pour pouvoir rester deux, trois secondes de plus que ce qui était prévu. Quand on me dit : “ça y est tu vas mourir”, je retiens mon souffle et je reste plus longtemps que si je ne m’étais pas mis en apnée.
Vous écrivez que la mort n’est pas la pire chose qui pourrait vous arriver, qu’est-ce qui est pire que la mort ?
Une vie loupée.
Qu’est-ce qu’une vie loupée ?
Une vie épouvantable où l’on n’a pas fait ce que l’on voulait faire, où l’on n’a pas rencontré les gens qu’on devait rencontrer. Une vie trop dure.
Vous vous préférez vivant ou mort ?
Je me préfère vivant.
Dans Mon autopsie, il est beaucoup question de votre corps, quelle partie préférez-vous ?
Peut-être mon cœur, ce dont je me suis le plus servi.
Pouvez-vous décrire Égoïne, l’étudiante qui vous autopsie, en quelques adjectifs ?
Belle, élégante, fine.
Qui choisiriez-vous pour faire votre éloge funèbre ?
J’aimerais autant qu’on lise quelque chose que j’ai écrit. Je préférerais faire moi-même mon éloge.
Votre livre fait-il office de catharsis ?
Évidemment, les livres exorcisent toujours les grandes inquiétudes.
La mort, un prétexte pour parler de la vie ?
Tout à fait, ce livre est un hymne à la vie.
Où pensez-vous que l’on doive lire votre roman ?
Partout, partout, partout…
Avez-vous un mot préféré ?
J’aime beaucoup le mot sérénité, parce que je n’en ai point.
Un mot que vous détestez ?
Je déteste le mot improbable qu’on utilise beaucoup et qui ne veut rien dire.
Avez-vous un son ou bien un bruit préféré ?
J’adore la musique, une note de clavecin !
Quel sens est le plus indispensable à votre vie ? L’ouïe ou l’usage de la parole ?
L’usage de la parole.
Écoutez-vous de la musique lorsque vous écrivez ?
J’écoute beaucoup de musique en effet. Jean-Sebastien Bach notamment.
Si vous deviez décrire votre roman en un genre musical, quel serait-il ?
C’est une fugue.
Pouvez-vous décrire la lecture à haute voix en trois mots ?
C’est un partage.
Pensez-vous que l’auteur est un bon lecteur de ses textes ?
Oui je crois, absolument. Surtout quand c’est un livre écrit à la première personne.
Comment imaginez-vous votre livre lu ? Plutôt murmuré, crié ?
Ça dépend des moments. Il y a de tout dedans. Des moments où ça parle fort des moments où il faut chuchoter. Il n’y a pas une tonalité dominante.
Quel type de voix imaginez-vous pour la lecture de votre livre ?
Ma voix.
Ce sont des livres qui ne doivent pas être lus comme des pièces de théâtre. Ce sont des confidences, donc ce doit être plutôt chuchoté.
Lors de la lecture à haute voix de votre livre, quelle erreur ne doit pas commettre le lecteur ?
C’est d’abord de jouer trop. J’ai entendu parfois des comédiens qui faisaient du théâtre et ce sont des livres qui ne doivent pas être lus comme des pièces de théâtre. Ce sont des confidences, donc ce doit être plutôt chuchoté.
- Propos recueillis par Solène Reynier, Fanny Boutinet et Marie-Sophie Simon pour Les livreurs
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