Jusqu’au 8 Février 2015, l’ancien Musée des Artistes Vivants, aujourd’hui Musée du Luxembourg nous accueille dans l’univers du galeriste Paul Durand-Ruel et tente de nous présenter l’impressionnisme par un singulier regard.
L’impressionnisme est toujours l’objet d’attraction de foule. Mouvement critiqué par ses contemporains, il est désormais adoubé et adoré du grand public. Cependant, la déception est toujours au tournant. Souvenez-vous de L’impressionnisme et la Mode au Musée d’Orsay ! Toutes les expositions présentant le mouvement servent, pour la plupart, à faire sortir de l’ombre un petit musée. A ce titre, vous m’imaginerez sceptique face à un tel sujet.
Le pari de l’impressionnant
Le titre de l’exposition a au moins le mérite de vouloir présenter les impressionnistes par un biais singulier (bien que devenant un effet de mode récurent: Ambroise Vollard, Gertrude Stein, Theo Van Gogh…). Plutôt que de faire une énième rétrospective Monet, ou encore de vouloir attacher au mouvement un thème particulier pour feindre un axe de réflexion, le Musée du Luxembourg présente l’homme à l’origine du mouvement, le galeriste qui contribua à la diffusion des oeuvres impressionnistes.
Pour cela une scénographie sobre repose l’oeil et nous laisse profiter des oeuvres sans couleurs criardes ou effet de style superfétatoires. La reproduction grand format d’une photographie de l’appartement-galerie de Durand-Ruel est la seule fantaisie que se sont autorisés Berthon Gajsak et Comana pour nous rappeler que c’est l’univers du personnage qui est avant tout le vecteur de la présentation du mouvement.
Les commissaires ont relevé leur pari de prouver au public sans cesse admiratif que l’impressionnisme n’a pas toujours été apprécié de ses contemporains. Mais ce n’est là que le propre de tout mouvement se voulant un tant soit peu révolutionnaire dans le milieu de l’art.
Un fond décevant
Cette réussite s’est cependant arrêtée là. Bien que prometteur sur la forme, le fond n’a pas suivi, et c’est fort regrettable.
Il est certain que Paul Durand-Ruel est un membre, si ce n’est le membre clé de la diffusion de l’impressionnisme. L’exposition retrace pertinemment dans ses sections les différentes étapes: passant de son attrait pour La Belle Ecole, à la découverte et difficile début de promotion des impressionnistes jusqu’à l’apothéose du mouvement.
Cependant, le contenu est décevant et dessert le travail des commissaires qui ont fourni un véritable travail de recherche novateur
Cependant, le contenu est décevant et dessert le travail des commissaires qui ont fourni un véritable travail de recherche novateur. Une overdose de Renoir, de plus ou moins bonne facture, et pour le reste quelques oeuvres marquantes mais trop peu pour une exposition de ce genre. A part le triptyque de la danse de Renoir (vu et revu à chaque exposition) et la liseuse de Monet, aucune oeuvre n’accroche véritablement le regard ou surprend par son originalité. Dommage lorsque l’on dispose à portée d’une collection impressionnante au Musée d’Orsay.