Stefan Zweig est un écrivain autrichien de la modernité qui est particulièrement connu pour ses récits psychologiques qui sont considérés comme des explorations de l’âme humaine. Ils sont ainsi marqués à la fois par les bouleversements de son époque et par des thèmes universels, tels que la passion, les dilemmes moraux et la quête de sens. Observateur et chirurgien de la condition et de l’intériorité humaines, Zweig avait un idéal : révéler la complexité de l’existence à travers ses personnages souvent psychologiquement déchirés. La Pitié dangereuse est son seul roman.
La Pitié dangereuse retrace l’histoire d’un jeune officier autrichien, Anton Hofmiller, qui se lie d’amitié avec une riche héritière atteinte de paralysie, Edith. Par compassion, il est entraîné dans un cercle vicieux et en vient à lui donner des faux espoirs d’amour entraînant des tragédies par effet papillon. Tiraillé entre sa pitié et son sens de l’honneur, Anton se retrouve pris au piège de ses propres émotions, incapable de se libérer sans causer davantage de souffrance. Zweig explore avec exactitude les conséquences possiblement désastreuses des bonnes intentions mal orientées, la complexité des relations humaines, et la lourde charge qui est celle de chaque acte motivé par une forme de compassion.
« C’est une chose dangereuse que la pitié, terriblement dangereuse ! Vous voyez vous-même le mal qu’a causé votre faiblesse. »
« C’est vous charger d’une lourde, d’une très lourde responsabilité que de rendre quelqu’un fou avec votre pitié ! Un homme adulte doit bien réfléchir avant de se mêler d’une affaire comme celle-ci, et savoir jusqu’où il est décidé à aller. Il ne faut pas jouer avec les sentiments d’autrui. »
« De la pitié – très bien ! Mais il y a deux sortes de pitié. L’une, molle et sentimentale, qui n’est en réalité que l’impatience du cœur de se débarrasser au plus vite de la pénible émotion qui vous étreint devant la souffrance d’autrui… Et l’autre, la seule qui compte, la pitié non sentimentale mais créatrice, qui sait ce qu’elle veut et est décidée à persévérer avec patience et tolérance jusqu’à l’extrême limite de ses forces, et même au-delà. »
« C’est seulement au début que la pitié – comme la morphine – est un bienfait pour le malade, un remède, un calmant, mais elle devient un poison mortel quand on ne sait pas la doser ou y mettre un frein. »
« L’horreur avec laquelle je regarde la pitié dangereuse comme un piège et comme un filet où l’on tombe, en croyant bien faire, et d’où l’on ne peut plus se dégager. »
« Car j’avais compris qu’en vérité ce n’était pas moi qui la tenais, mais bien plutôt elle qui me tenait, de toutes ses forces, et qui m’entraînait à sa suite. »
Écrivain à succès dans les années 1920 et grand voyageur, Stefan Zweig est un auteur autrichien particulièrement considéré aujourd’hui comme un spécialiste de la conscience humaine.
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