Jules Brussel nous plonge dans Dakar, ville fiévreuse où le rêve flirte avec l’abîme. La mer gronde, avale les pêcheurs et crache les enfants rieurs. Ici, le ciel n’a pas la couleur bleue, il est rouge comme les flammes, et le diable, pas loin, qui guette. Un texte poétique et sensoriel.
lectures de feu, espoirs de feu, plus une allumette dans la petite boîte cœur
jour digital, nuit argentique, dehors le corps s’écrie : où est passée ma tristesse ? Le sillon de lumière borde l’eau. Corps courant pas mourant
pas de pensée sans corps, le corps est le sang, la neige fond, le printemps arrive, les fenêtres de la cinémathèque s’illuminent
Dakar est un rêve criminel, la mer divague, les enfants s’oublient, les pêcheurs noyés sont devenus des vagues, les enfants jouent dans les vagues
la chaleur de l’été vrombit dans mon corps comme si j’étais son trajet vers la terre. Effluve de noyau terrestre : rejoindre les ardents ?
tous mes frères s’accordent, c’est le seul moyen de faire éclore une fleur
l’ange S., folie embrasée, son été fait ce qu’il veut de ma peau : un brasier. Mais je ne veux brûler personne : je m’enferme, je m’enterre, je ne vis plus que pour ses apparitions
plus je la vois plus je crois aux anges. Entre ses dents je suis une charogne ou une fleur, je suis mort et je suis vivant. Tout ça oui, tout ça
la nuit seule en veuve louve, terrain vague pour mélancoliques, lune noire sans ciel et sans aurore, lune déjà levée depuis on ne sait quand
extases érotiq...