Pour débuter cette semaine, nous vous proposons un entretien approfondi avec Jennifer Kerner autour de son récent ouvrage publié aux éditions Vrilles. Je punirai le monde évoque les nouvelles spiritualités et le fanatisme mêlé à la quête d’identité. L’autrice dévoile sa démarche créative et les questionnements qui traversent son œuvre, à l’intersection entre mémoire personnelle et réflexion sociale.

À l’occasion du prix Inter qui a récompensé Un perdant magnifique (L’Olivier) de Florence Seyvos, nous republions notre critique de Pauline Dublange. Un récit prévisible d’une belle-fille qui croit devoir détester son beau-père par principe mais qui finit par s’attacher à lui, sans même s’en rendre compte. Pourtant, l’autrice en renouvelle brillamment le schéma.

Mardi, Diana Carneiro nous offre une analyse sensible du dernier roman d’Hélène Carbonnel, Capillarités (Double ponctuation). Pendant un an, Hélène Carbonnel est devenue assistante coiffeuse dans un salon parisien. L’autrice révèle la manière dont le patriarcat s’insinue en nous – par capillarité.

Côté cinéma, Margaux Lefèvre signe un papier sur le très beau documentaire Fragments d’un parcours amoureux, réalisé par Chloé Barreau. La réalisatrice, filmant depuis l’adolescence ses relations amoureuses entre Paris et Rome, confronte ses souvenirs à ceux de ses ex-partenaires dont les témoignages tissent une cartographie sentimentale aussi personnelle qu’universelle. À décourir en salles dès mercredi.

Mercredi, la journée s’ouvrira avec l’analyse de Cyril Legrand l’œuvre magistrale de Jon Fosse, la Septologie (Christian Bourgeois éditeur) “traversée par le motif d’un profond besoin de consolation qui semble impossible à rassasier”.

En contrepoint, Inès Tahi nous propose sa lecture critique de l’essai Éropolitique. Écoféminismes, désirs et révolution (Le Passager clandestin) de Myriam Bahaffou. Une réflexion nécessaire qui entrelace écologie, féminisme et politique du désir pour repenser nos relations au vivant. Et imaginer de nouvelles formes de résistance.

Jeudi, Alessandro Mangeron nous invite à découvrir le recueil saisissant d’Audrey Couppé de Kermadec, Prier dans l’intestin du monde (Trouble). Originaire de Guadeloupe et de Martinique, iel s’intéresse « à la colonialité, aux pratiques magico-religieuses des Antilles et aux liens entre noirité, sacré, queerness et résistance collective. » Une œuvre poétique, à la fois organique et spirituelle, qui bouleverse nos perceptions en faisant du corps un lieu de transcendance.

Nous clôturons la semaine avec notre grande enquête “Inceste : comment écrire l’innommable?“, coordonnée par Diana Carneiro. Cette investigation littéraire et cinématographique analyse comment différents auteurs et réalisateurs ont tenté de mettre en mots l’indicible, de donner forme à ce trauma profond, et comment la littérature et le cinéma peuvent devenir un espace de témoignage, de résistance et peut-être de réparation face à l’une des violences les plus taboues de notre société.

Enfin, ce vendredi 06 juin nous avons la grande joie de recevoir l’écrivaine Marie Darrieussecq à Reso afin dévoquer la question des relations entre féminisme et littérature. Son dernier roman, Fabriquer une femme (P.O.L.) revenait sur la vie de deux amies adolescentes, Solange et Rose, dans les années 80, du Pays Basque à Paris. Une rencontre animée par Sébastien Reynaud à 19h30, où nous vous attendons nombreux.