Après un petit film d’horreur tourné dans la campagne anglaise, Alex Garland tente et échoue de nouveau avec un semi-blockbuster qui fait de la potentielle explosion d’une guerre civile aux États-Unis, une réflexion sur les images et leur capacité à capturer l’instant de trépas.

Civil War affiche

Pourquoi croire encore au talent d’Alex Garland ? Après Men, son troisième long-métrage et sans conteste son plus faible, on était en droit de se dire que c’en était définitivement terminé avec Garland. Non pas qu’Ex Machina et Annihilation (son film le plus intrigant à ce jour) soient des purges, mais il n’empêche qu’à chaque fois, ses longs-métrages laissent un goût d’inachevé. Des concepts séduisants, des atmosphères envoûtantes, et finalement rien… Des ébauches de scénarios qui, passé leur installation, peinent à émouvoir et à créer du sens. Et pourtant, on y retourne. C’est le souci de ces cinéastes à concepts qui s’embourbent dans leur sujet ou bien tournent en rond dès qu’ils semblent s’ennuyer (on pense au cas Quentin Dupieux). Mais nous revoilà, devant Civil War, prêts une énième fois à assister peut-être à l’éclosion d’un cinéaste qui stagne en réalité depuis dix ans. Pourtant, le projet était alléchant, troquant les thématiques fantastiques de son auteur pour plonger dans la proche anticipation par le biais d’un road-movie apocalyptique en pleine guerre civile. La première séquence est belle et terrifiante : une émeute, rapidement jugulée par des policiers zélés (on pense un instant aux manifestations françaises) avant qu’un kamikaze ne se fasse exploser. Pas de musique ou de sifflements pour rendre la scène immersive, mais, au contraire, un blanc magnétique. On entend nos voisins tousser, s’agiter, e...