L’autrice et nouvelliste irlandaise Claire Keegan, connue pour Ce genre de petites choses (prix Orwell, 2022), revient avec un sujet sensible pour sa dernière nouvelle, Misogynie. Elle raconte l’histoire d’un homme, nommé Cathal, que nous suivons l’espace d’une journée d’une apparente banalité. Celle-ci se résume, en effet, à bus, boulot, dodo. Ce récit se veut l’espace d’une réflexion sur la misogynie d’un homme au cœur d’une société dans laquelle il se trouve et au sein du couple.
Dans Misogynie, le héros semble hagard, un peu perdu, en proie à ses démons et ses contradictions. Il se remémore la perte de sa fiancée, Sabine. Le couple formé avec elle constituait un microcosme dans lequel se déploie le récit et une critique de la société dans laquelle évoluent les personnages. Sabine, de son côté, s’acquittait parfaitement du rôle qui est le sien : « Cette femme savait cuisiner ; même à présent il devait lui reconnaître ce mérite. » Cathal quant à lui se départit difficilement de ses tâches : « Mais une partie de lui s’offusquait toujours du nombre de récipients et de couverts sales, d’avoir à les rincer tous avant de les mettre dans le lave-vaisselle (…) et qui était parfois encore là dans l’évier quand il rentrait du travail le lundi. » La misogynie du personnage se retrouve également dans d’autres espaces que dans son couple.
Cathal se comporte ainsi de manière abrupte avec les différentes femmes qu’il rencontre : tout d’abord avec sa collègue qu’il côtoie tous les jours
Cathal se comporte ainsi de manière abrupte avec les différentes femmes qu’il rencontre : tout d’abord avec sa collègue qu’il côtoie tous les jours ; il coupe court très vite et de manière presque condescendante aux échanges. Lorsqu’il rencontre une femme avan...