Dans le cocon de la petite salle La Bohème des Déchargeurs, la poétesse et comédienne Laura Lutard nous embarque pour un voyage inoubliable à la lisière des mots, de la musique et de la danse.
La voix chaude et grave de la poétesse nous emmène plus loin encore, au coeur de l’intime.
Sur la scène, presque rien. Des morceaux de branchages, quelques miroirs éparpillés et Laura Lutard qui nous attend pour nous emmener avec elle au Bord du bord, le titre de son recueil de poèmes publié au éditions Doucey, adapté pour la scène. La poétesse nous invite alors à fermer les yeux et, tandis que sa voix s’élève et que les sons s’éveillent, nous voyons défiler devant nos paupières closes les paysages d’Equateur qui l’ont parcourue lors d’un voyage initiatique. Bientôt, la voix chaude et grave de la poétesse nous emmène plus loin encore, au coeur de l’intime.
“Je suis une frontière et cela me plaît/de danser sur le seuil/à perdre l’équilibre/tiraillée par les contraires”
La voix rappe, le corps saccade, nos oreilles tintent, et nous sommes emportés par une vague d’émotions et de sensations.
La poésie de Laura Lutard dit merveilleusement le deuil, la révolte mais aussi l’émerveillement du monde et des corps, l’amour de la vie d’une jeune femme d’aujourd’hui. Et nous, spectateurs privilégiés, sommes invités à participer à ce qui devient bientôt une transe poétique sous les pas de danse ondoyants de Laura Lutard, chorégraphiés par Deicy Sanches sur une musique de Sika Gblondoumé.
La voix rappe, le corps saccade, nos oreilles tintent, et nous sommes emportés par une vague d’émotions et de sensations qui font de spectacle bien plus qu’une simple récitation devant un public passif ou “performance électro”. Le mot de “performance” paraît même presque mal choisi tant ce moment de poésie est éloigné de l’esbrouffe, de la démonstration. Laura Lutard partage avec nous des éclats de beauté et de sensations, et nous invite à danser avec elle, laissant libre cours à l’improvisation et évitant brillamment les écueils de la lecture théâtralisée (ou lecture sonore) qui omet souvent d’exploiter deux dimensions fondamentales au théâtre, l’espace, et le corps.
“Le monde est un village/ mais si ce village est fait d’enclos/ quel intérêt y-a-t-il à en faire le tour ?
La compagnie Yakshi cherche à monter des spectacles poétiques multiformes dans une volonté de partage social.
Le spectacle s’inscrit dans le projet de la compagnie Yakshi qui cherche à faire de la poésie un moment de partage social. De la beauté du monde, De tous les seuils je ferai ma demeure ne fait justement pas le tour : il met superbement en scène une poésie “ayant l’expansion des choses infinies” (Baudelaire).
Du 03/01/2023 au 25/01/2023 à 19H15
Durée : 1h