Tendre film d’apprentissage à l’esthétique indie, Vampire humaniste cherche suicidaire consentant pose avec justesse le problème du mal-être adolescent au cœur du genre horrifique. 

Vampire humaniste cherche suicidaire consentant

Il est loin le temps des femmes vampires érotisées, aux dents acérées, prêtes à bondir sur leurs amants. Le néogothique des années 1960 est passé de mode. Aux oubliettes le vieux comte assoiffé de sang dans son château de Bran. Et c’est tant mieux. La femme vampire n’est pas une vilaine sorcière pour Ariane Louis-Seize, qui signe ici son premier long-métrage. Sasha (Sara Monpetit) est une jeune fille réservée qui préfère au brouhaha du monde la voix mielleuse de Brenda Lee lorsqu’elle chante Emotions. Mais il se trouve qu’elle est née vampire et dissimule bien mal le regret d’être née derrière sa frange noire de punkette. Sa famille est patiente, fournit gîte et couvert (poches de sang frais sirotées à la paille) sans broncher et se tient prête à l’accompagner dans sa découverte du mode de vie vampirique, pour peu qu’elle en accepte enfin les règles cruelles. Sasha se refuse obstinément à l’initiation parce qu’elle ne veut pas donner la mort, de sorte que sa métamorphose physique – la pousse des crocs en...