Un Taxi Mauve est un roman de Michel Déon publié en 1973 qui remporte le grand prix de l’Académie française. Avant de connaître la consécration littéraire avec Les Poneys sauvages en 1970 et de devenir membre de l’Académie Française en 1978, Michel Déon a fait partie du groupe des Hussards aux côtés de Roger Nimier et d’Antoine Blondin : rassemblés autour d’un goût prononcé pour l’insolence, le désenchantement, et la formule lapidaire, ces écrivains de droite avaient pour maîtres le cardinal de Retz, Stendhal, Saint-Simon et Paul Morand.
Un homme mélancolique se retire dans un petit village irlandais pour mener une existence simple, faite de longues promenades, de chasses, de lectures et de musique. Au fil de ses pérégrinations, il va rencontrer toute une galerie de personnages hauts en couleurs : Jerry, un ancien opiomane, sa sœur la princesse Sharon, aussi sensuelle que condescendante, ou encore le gargantuesque Taubelman, un personnage mystérieux et tonitruant qui vit retiré dans un château avec sa fille Anne.
« Une grande pitié monta en moi, beaucoup plus grande que pour Jerry et Anne. Même si cette dernière avait manqué mourir, même si elle ne devait conserver de cette expérience qu’un goût limité pour la vie, il lui restait encore, devant elle, un large espace vide avec des amours, des secrets, des chevaux, de nouveaux êtres émouvants, qu’elle dominerait ou puissants qui la domineraient, tandis que Seamus usait ses dernières années dans une course folle vers un précipice sans Dieu. Il ne cessait de donner, sans rien recevoir. Un jour, il s’effondrerait sur un gros volant de bois, la main crispée à la manette en cuivre de l’allumage, et le sang se retirerait de son visage d’ordinaire empourpré par l’excitation ou l’alcool, ses cheveux fous, frisés dans le cou, deviendraient encore plus blancs. On le pleurerait un temps avant de l’oublier à jamais. Il distribuait à la folie des biens qui ne laissent pas de trace : la générosité, la bonté, le courage, la gaieté, l’intelligence de la vie. Et si je pouvais lui reprocher une chose, c’était, au moment où je m’étais installé dans l’idée confortable de mourir d’un coup, sèchement, sans bavures, où je m’apprêtais à l’éternité proche, à portée de main, à un souffle, de m’avoir retiré cette éternité pour me rendre à une réalité éphémère, hérissée de dangers et d’incertitudes. »
Michel Déon (1919-2016) était un écrivain français dont la carrière littéraire s’étend sur plusieurs décennies. Né à Paris, il est devenu célèbre pour sa plume fluide et élégante, ainsi que pour sa capacité à capturer l’essence de la vie quotidienne et des émotions humaines. Parmi ses œuvres les plus emblématiques, on trouve Les Poneys sauvages, un récit d’aventure sur fond de guerre civile espagnole, Un taxi mauve, un roman plein de charme sur l’amitié et le voyage, et La Bicyclette bleue, une saga épique se déroulant pendant la Seconde Guerre mondiale, qui a connu un immense succès et a été adaptée à l’écran. Déon a également été membre de l’Académie française, la plus haute institution littéraire de France, où il a occupé le fauteuil numéro 8 à partir de 1978.
Trop de livres. Trop de films. Trop d’expositions. Trop à lire, trop à voir, trop à entendre pour une seule personne, en une seule vie. Et pourtant tout m’intéresse, tout m’électrise, tout m’embrase, et je voudrais tout comprendre, tout savoir et tout transmettre. D’où ma volonté de créer Zone Critique: rassembler des amoureux de la culture pour lesquels celle-ci est avant tout une aventure altruiste, joyeuse et passionnée.
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