La censure, nouvelle arme de destruction massive
Depuis 2021, plus de 22 810 livres uniques ont été censurés aux États-Unis, selon PEN America, une organisation à but non lucratif dont l’objectif est de sensibiliser à la protection de la liberté d’expression. Quarante et un des cinquante États du pays sont concernés, mais la riposte s’organise.

De passage à Paris pour la présentation de son dernier livre, James (L’Olivier, 2025), Percival Everett a pointé du doigt la gravité du phénomène de la censure aux États-Unis. Selon lui, l’acte le plus subversif aujourd’hui est celui de lire, et le deuxième, d’être membre d’un club de lecture. Interrogé par Augustin Trapenard, il a expliqué que « quand nous lisons, nous nous ouvrons aux idées et nous réfléchissons. C’est ce que les fascistes ne veulent pas que nous fassions. D’où leur volonté d’interdire des livres ».
Les chiffres de la censure sont effrayants. L’American Library Association a enregistré, en 2024, le troisième plus grand nombre de contestations de livres depuis le début du suivi en 1990. En raison de moyens limités, cette organisation estime d’ailleurs passer à côté de nombreux cas de censure. L’ampleur du phénomène est difficile à quantifier. Une chose est sûre : le mouvement s’accélère et les cibles sont toutes désignées.
La dangereuse accélération de la censure des livres aux États-Unis
Deborah Caldwell-Stone : « Les livres doivent être disponibles, même s’ils ne conviennent pas à tout le monde »
Il suffit de lire le top 10 des livres les plus censurés de 2024 pour comprendre à quoi s’attaquent les groupes conservateurs responsables de la plupart des retraits d’ouvrages. Les titres les plus visés sont ceux traitant de la race et du ...














