Un discours totalisant
La destruction de la philosophie

Idées

La destruction de la philosophie
IdéesLa Rédaction
🎤 Votre avis compte ! Aidez-nous à mieux vous connaître en répondant à notre questionnaire 👈
Pour inaugurer notre rubrique philosophie, Zone Critique revient sur le dernier ouvrage de Michel Onfray, Cosmos. A travers cet essai, Onfray tente de proposer une philosophie originale en s’appuyant sur les acquis de sa contre-histoire de la philosophie. Cependant, il semblerait qu’il ne parvienne pas à surmonter les contradictions inhérentes à son entreprise : comment proposer un système philosophique à partir de refus ?
La philosophie, en tant que discours totalisant, a pour vocation essentielle de rassembler en un système, la totalité de l’être et de l’expérience humaine. La spécificité du discours philosophique réside précisément dans cette tâche quasi prométhéenne. Il s’agit de penser la vie et de faire sienne l’affirmation de Térence « rien de ce qui est humain ne m’est étranger » à la fois d’un point de vue éthique et théorique. En effet, le philosophe doit se rendre capable de récapituler (Erinnern, dit Hegel), de concentrer effectivement en soi-même la totalité de l’être et de l’homme. C’est précisément cette tâche qui définit, en première approximation, l’essence de l’ « humanisme », au sens propre. La totalité est une figure de l’universalité : dire que la philosophie est humaniste, ou dire qu’elle est totalisante, c’est dire, du même coup, qu’elle est universelle – ou, du moins, que telle est sa destination fondamentale.
Un discours totalisant