© Jason Bell, Voices of America

Alors que le confinement actuel met en péril de nombreux lieux de culture, voici les voeux que le collectif de rédacteur.trice.s de Zone Critique forme pour les semaines à venir. 

Ne pas céder au découragement ambiant. Nous sommes convaincus que c’est dans les moments de crise que la culture devient le vrai lieu de résistance. “Rendre la culture vivante”, c’est le pari de Zone Critique : par la réflexion, le partage, la découverte, le débat, la curiosité. Ces objectifs-là ne s’éteignent pas avec ce nouveau confinement.

Être d’autant plus attentif.ve.s à ce qui se crée en ce moment – au théâtre, au cinéma, en littérature – parce que c’est notre observatoire de l’époque, nos rendez-vous citoyens pour comprendre ce qui nous arrive et rester vigilants face à nos lâchetés, nos compromissions. C’est là que la mission de Zone Critique prend tout son sens. 

Pour le théâtre et le cinéma, nous sommes pleinement conscient.e.s que ces initiatives de réinvention ne remplacent en aucune manière le spectacle vivant, ou la fréquentation des cinémas. L’art vivant doit rester VIVANT, et ne peut se contenter d’ersatz. 

Défendre l’idée que la culture est un divertissement au sens noble : ce qui permet de faire diversion, de sortir du temps aliéné du salarié – c’est-à-dire du temps optimisé, calculé, planifié. 

La culture n’est pas utile, elle est nécessaire : c’est un temps où l’on peut s’émouvoir, réfléchir, voir d’autres réalités, fréquenter la beauté. C’est un baume pour nos âmes inquiètes, blessées par l’angoisse et la peur du lendemain : somme toute, une question de santé (morale) publique. Continuer à la faire vivre, c’est aussi rester dans l’espoir d’horizons plus heureux à venir !

Refuser de considérer la culture comme non-essentielle. C’est un enjeu de société, de liberté, d’éducation et aussi un enjeu politique à une heure où nous avons tant besoin de nuance, à tous les niveaux. 

En ce sens, Zone Critique soutient la demande de réouverture, dans le respect des règles sanitaires, des librairies, déjà étouffées par les grandes surfaces et les GAFA comme beaucoup de petits commerces. Elle défend aussi la réouverture des lieux de culture comme les cinémas ou les théâtres, exemplaires depuis début septembre dans le respect des règles sanitaires, et qui sont bien mal payés de leurs efforts.

S’engager pour imaginer de nouveaux formats de partage et de réflexion : entretiens avec des libraires et acteurs du monde de la culture, redécouverte de pièces de théâtre et de recueils de poèmes, suivi des initiatives de confinement (pièces captées en streaming live, festival de court-métrages en ligne…), conseils de lecture et de visionnage, articles de fond… 

Puisque les lieux publics sont temporairement fermés, à nous de trouver et de vous proposer d’autres manières de faire vivre notre rapport exigeant, ambitieux et vivant à la culture. 

Le collectif de rédacteur.trice.s de Zone Critique

– Manifeste rédigé par Ariane Issartel –