C’est la rentrée depuis un mois. Finis les vadrouillages, les errances, le temps joyeusement perdu. Depuis le 1er septembre, je reviens à l’école comme d’autres retournent au travail ; si ma reprise d’études me ravit, la phrase fait gamin, lycéen au mieux. Avant-hier, j’ai reçu mon emploi du temps. Comme chacun, il faudra rentrer de nouveau dans un temps strict, recadré, ficelé. 

Non, en y réfléchissant, c’est trop tôt. Alors, pour gagner encore un peu d’été, la rubrique cinéma a décidé de faire l’école buissonnière, de repousser une dernière fois la poisse de septembre. Le sérieux routinier peut attendre, le téléphone reste en ne-pas-déranger, nous prolongeons les vacances.

Ce dossier, composé de simples notes, d’impressions et de déambulations personnelles, est l’occasion pour nous de rendre hommage au cinéma comme évasion. Voyager par les films, voyager pour les films, nous gardons au cœur des dizaines de cinémas de vacances, de séances en plein air et de scènes aux eaux miroitantes.

Quitter sa ville, le travail, le métro et ses salles habituelles pour remonter la Seine, direction la Normandie. Au cours de son pèlerinage annuel, Margaux Lefèvre retrouve son cinéma de cœur, les 3AS, et contemple la mer et ses états d’esprit entre deux séances. L’Aventura de Sophie Letourneur la fait vivre les vacances dans les vacances, entre farniente et goût salé. 

D’une vue mer à une autre, Daphné Moreau nous emmène chez les surfeurs australiens qui, en descendant de planche, se révèlent être de merveilleux projectionnistes. Son texte est un hommage aux cinémas en plein air, ciné-clubs étudiants et aux expériences collectives qui permettent, entre deux poubelles, un drap blanc et le bitume, la révélation cinéphile. 

Évanouis, 28 ans plus tard, La Nuit des clowns. Cet été a encore été riche en films d’horreur. Cette fois-ci, Diogo Serafim nous entraîne loin des salles pour nous plonger dans un Paris déserté, underground et marginal, en suivant une vacancière brésilienne aux pratiques touristiques à contre-courant. 

Comme souvent, j’ai passé mes vacances dans ma famille en Italie. Et comme toujours, face aux oliviers, à la terre rouge et aux anecdotes d’enfance de mon père, j’ai pensé à Cinema Paradiso. Il ne manquait plus qu’un vieux cinéma abandonné à explorer…

Comment visiter trois pays en un jour et sans budget ? Manon Grandières nous propose une méthode innovante : s’enfermer dans un cinéma pour y voir défiler trois ou quatre films. Sa balade dans les salles parisiennes se transforme bientôt en catalogue d’agence de voyage : Santorin, Saint-Tropez ou la Scandinavie, il ne reste plus qu’à choisir. À reproduire chez vous.